Organisation

L’organisation logistique… une manière unique de faire

Les rencontres se déroulent dans le milieu de vie de la personne : à son domicile, dans un lieu public ou lors d’un accompagnement spécifique pour une activité ou un service. Le but est de rencontrer la personne selon un cadre flexible, mobile et disponible. Être attentif au lieu choisi par la personne est primordial dans le suivi communautaire. Ainsi, une rencontre à domicile permet à la personne intervenante de s’imprégner de l’univers de l’autre pour mieux le comprendre et adapter l’aide fournie. Certaines personnes préfèrent que toutes les rencontres se déroulent dans un café, pour différentes raisons. Pour d’autres, le fait de réaliser les rencontres à l’extérieur du domicile peut être considéré comme un objectif – la communauté représente alors un lieu de ressource pour le suivi.

La fréquence des rencontres est variable selon « les besoins de la personne, la sévérité de la problématique, la capacité de prise en charge personnelle, le degré d’autonomie et la disponibilité de la personne »5. De façon générale, les personnes utilisatrices de services sont rencontrées entre 2 et 4 fois par mois.

La durée des rencontres varie aussi selon les besoins et les caractéristiques de la personne, tout comme la durée de la période de suivi. La relation perdure au-delà des périodes de crise et des moments de retrait. La pratique de suivi communautaire accorde une place prépondérante au sentiment de continuité du point de vue de la personne.

Le ratio personne intervenante/personnes utilisatrices de services est en moyenne de 20. Le nombre de personnes en suivi communautaire peut fluctuer entre 12 et 25. Ces chiffres correspondent aux références établies par le ministère de la Santé et des Services sociaux dans le plan d’action en santé mentale concernant le service de soutien d’intensité variable2.

La fin du suivi communautaire est une étape majeure à préparer avec la personne utilisatrice de services. La durée moyenne des suivis communautaires varie entre 2 et 5 ans. Différentes mesures adaptées à la personne seront mises en place afin de faciliter la transition. Il est notamment possible d’espacer les rencontres ou de se désengager progressivement, en fonction d’une entente convenue entre la personne intervenante et la personne utilisatrice. L’objectif n’est pas une coupure définitive, mais plutôt une occasion, pour la personne, d’expérimenter seule ses acquis. La personne pourra formuler à nouveau une demande d’aide si elle en ressent le besoin. L’approche préconisée dans le suivi communautaire est élaborée en fonction d’une relation qui s’inscrit dans le temps, avec un début et une fin. La relation constitue en quelque sorte un pont sur lequel la personne intervenante guide la personne utilisatrice de services dans la direction désirée, en lui fournissant les moyens pour se rendre à destination afin d’accéder à un nouvel espace, de rejoindre ce qui paraissait inaccessible ou du moins significativement difficile sans aide.

1 Pigeon, M-E., Fortin, D. Le suivi alternatif communautaire en santé mentale: un portrait de la clientèle, de la pratique et du contexte organisationnel. Montréal, Service aux collectivités de l’UQAM, décembre 2005.

2 MSSS, Plan d’action en santé mentale2005-2010. La force des liens. Gouvernement du Québec, juin 2005.